Et c'est ainsi qu'en 2016, le casque Sharkk Bravo, équivalent du VeriSonix N100B, se retrouve propulsé via Indiegogo et disponible un an après via Amazon, pour le grand public.
Fiche produit : VeriSonix
Prix Public : à partir de 249€
Même s'ils ne sont pas très répandus, les casques hybrides électret ou électrostatiques n'ont rien d'une nouveauté. Plusieurs constructeurs s'y déjà sont essayés, avec plus ou moins de succès. Citons AKG, et son mythique K340 aujourd'hui encore plébiscité par de nombreux audiophiles. Ou plus récemment encore le Dharma (D1000) d'ENIGMAcoustics.
Crée en 2010, VeriSonix est un fournisseur de solutions spécialisé dans la conception et la fabrication de haut-parleurs flexibles haute performance de type EFL (Electret Flexible Loudspeaker). Ces haut-parleurs étaient à l’origine développés par Taiwan electrets electronics corporation (TEEC), fondée en 2008.
Via cette technologie, VeriSonix propose alors un système audio hybride et abordable faisant le bonheur de quelques marques audio ayant eu le nez creux (Mitchell & Johnson, Cyberdrive, Sharkk,etc.) dénommé Electrostatz®.
Cette technologie combine un haut parleur dynamique et un mini panneau EFL, proche de la technologie électrostatique et dit électret. Ce dernier s'auto polarise et ne nécessite pas d'alimentation dédiée comme les véritables casques électrostatiques. Mais il permet d'approcher une vitesse de rendu supérieure et de plus hautes fréquences, avec une meilleure précision.
Dans le cas du module Electrostatz®, le haut-parleur de 40 mm inclus dans le Bravo (d'autres modèles possèdent du 50 mm) se trouve épaulé par le panneau EFL à partir des 1kHz. VeriSonix parle également de brevets, mais seul le cadre d'agencement des deux éléments (transducteur et panneau) semble concerné.
De fait, cet ensemble se trouve certifié Hi-Res, c'est à dire allant au minimum jusqu'à 40 kHz, là où la majorité des casques audio se bornent aux alentours des 20 kHz. Et VeriSonix ne se contente pas de proposer simplement sa technologie à qui veut la prendre, non.
La société l'intègre directement dans ses propres casques suivant un cahier de charge précis pour les marques intéressées. Sharkk fait donc partie de celles-ci et semble s'être contentée du modèle NB100, dans son plus simple appareil.
Quoi qu'il en soit, le Bravo reste somme toute un casque très original, à l'inverse de son packaging, dont l'origine asiatique ne fait aucun doute. Contrairement à ce que laissent penser les photos et les vidéos du produit, le Bravo est entièrement réalisé en plastique.
Et on ne peut pas dire que l'usage d'une peinture grise soit très judicieuse, sachant qu'à l'usage, elle finit par laisser entrevoir le plastique juste en dessous. A défaut de rendre le Bravo qualitatif en main, cela le rends suffisamment léger à porter et très malléable.
Il faut aussi noter que l'assemblage, s'il n'affecte en rien la solidité de l'ensemble, manque néanmoins de précision. Il est vraiment dommage que Sharrk n'ai apporté aucune touche personnelle au modèle N100B. Même le bandeau, où seules le coutures sont parfaites, reste désespérément vide.
Concernant le câble, s'il n'a vraiment rien d'original, il aurait été appréciable qu'il ne transmette pas tous les frottements à faible volume. Quoi qu'il en soit, il semble très robuste et se trouve doté d'une prise coudée et plaquée or.
Le Bravo est un casque très confortable. Ses oreillettes, légèrement pivotantes, y contribuent grandement, comme ses coussinets, amovibles et d'un moelleux assez exceptionnel. Englobant, le confort remporte haut la main sur l'isolation phonique. L'arceau, s'il ne présente aucune graduation, se règle par système de friction.
Dans la pratique, on ne constate aucun déphasage (même léger) de fréquences et surtout une sonorité cristalline haut perchée. Contre toute attente, le rendu reste homogène avec une sonorité douce, qui ferait même par moment douter de la présence d'un panneau électrostatique, sensation qui se trouve heureusement limitée à quelques morceaux bien trop simples pour révéler le Bravo.
Ses basses, malgré une courbe qui semble pourtant démontrer le contraire, ne sont pas envahissantes et suffisamment contrôlées. Les voix profitent aussi d'une chaleur et d'une présence appréciable, elles sont agréables et proches, correctement intelligibles.
Mais pour entendre de quoi le Bravo est capable en définition et détails, il ne faut pas se priver de le titiller, avec des sonorités complexes et faisant appel à une large palette de fréquences. Et ce n'est que lors de certains sons plus haut qu'il s'affirme et que l'on peut percevoir la différence avec un casque classique.
Avec l'usage d'une telle technologie, cela permet aussi d'avoir plus de profondeur et de réalisme par les micro détails que le panneau EFL apporte, tout en conservant, la qualité du transducteur dynamique le permet, de la chaleur dans les voix et du punch.
Conclusion
Le Sharkk Bravo est un casque des plus atypiques par son design et sa technologie. Globalement réussi et le plus abordable par rapport à la concurrence (si comparé aux modèles Mictchell&Johnson, MJ1 étant le plus proche), on regrettera tout de même son manque d'originalité par rapport à la version initiale N100B de VeriSonix.On retiendra donc du Bravo un casque avant tout polyvalent et très confortable, qui préfère qu'on le pousse un peu plus afin de pouvoir en apprécier le plein potentiel. Malgré ses nombreuses qualités, il n'est plus disponible au catalogue des produits de Sharkk... et il restera donc à l'heure de ce test un produit réservé aux collectionneurs !
- La page indiegogo d'origine du Sharkk Bravo
- Si le sens d'écoute est imprimé à l'intérieur du casque et très fonctionnel (à défaut d'être esthétique), on retrouve aussi ce dernier intégré à l'arceau, sous forme de pastille plus qualitative, sous la bande plastique décorative. Dommage, cela reste invisible.
Spécifications officielles :
- Référence : HS-SKN100B
- Technologie : Electrostatz (40 mm dynamique + Panneau EFL 4030)
- Fréquences : 6 Hz - 45 kHz
- Sensibilité : 118 db
- Impédance : 32 ohms
- Câble: 3.5 mm plaqué or
- Poids : 294 g
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