[RESTO] Réparation d'enceintes vintage Philips F9217/00R

Notre site a toujours traité d'appareils aux dimensions nomades. Mais pour la 1ière fois, nous allons vous parler d'enceintes hifi vintage des années 80. Acquises en dépôt-vente, nous n'avons pas eu leur historique. Malgré des mousses en état de décomposition avancé, le design de ces Philips F9217 nous a tout de même très attiré. Inutilisables en l'état, une réparation s'imposait d'elle même. Si le changement de suspensions reste une opération un peu délicate et longue, elle reste tout à fait faisable, pour peu que l'on procède de manière la plus précise possible. Sans expérience dans l'exercice mais armés d'une bonne volonté, nous nous sommes donc lancés dans leur réparation et remise en service...


Fiche produit : depuis Hifi-wiki.de
Fiche produit : depuis hifigoteborg.se, fichier PDF, page 23
Prix de lancement/actuel : inconnu

Spécifications officielles :
  • Référence : F9217/00R
  • Année de commercialisation estimée : 1982
  • Type d'enceintes : Fermées, deux voies et protection amovible
  • Transducteurs : tweeter 2" et 7" woofer
  • Réponse en fréquence: 42 Hz - 20 kHz
  • Sensibilité: 88 dB SPUI par entrée 1 W kHz
  • Impédance : 8Ω
  • Puissance :35 watts en continu, 60 watts max sur 10 minutes
  • Caisson : Aggloméré, motif frêne noir extérieur
Dès le départ, nous avons mis un certain temps afin de trouver les bons tutoriels, la bonne colle (néoprène PATTEX CONTACT 125GR), et enfin la suspension adéquate, via Aliexpress. En effet, nous n'avions pas trouvé les spécifications et donc les dimensions exactes du woofer : Nous avons opté pour une suspension approchant les dimensions de ce dernier. Mais comme nous le verrons un peu plus bas, même en ayant les spécifications avec notre absence d'expérience, nous aurions été dans l'erreur car nous aurions systématiquement pris une suspension de 7 pouces, qui aurait été trop petite...

Ceci commandé, nous avons procédé à un nettoyage complet du caisson. Ensuite, nous avons aspiré la mousse, tout en grattant sur le cône et les tours afin d'en enlever le plus possible. Tenace, ce type de mousse à l'ancienne devient très friable et collante au fil du temps.

Une fois la mousse bien grattée et aspirée, un peu d'acétone a finalisé le nettoyage. Ensuite, nous avons démonté l'enceinte principale afin de voir un peu sa réalisation et le reste des composants. Nous y avons trouvé un condensateur Philips de 63v 1.5µF qui nous a semblé correct. La petite enceinte supérieure semblait aussi en bon état et nous n'y avons pas touché.

Sans les dimensions officielles des haut-parleurs et sans expérience, nous avons dû prendre nous même les dimensions. Nous les pensions correctes mais nous n'avions pas remarqué que l'encollage était fait par l'arrière. Nous nous sommes donc rabattus sur du 8 pouces. Mais une fois reçues, elles se sont avérées trop petites de 2cm de diamètre intérieur : Si nous avions pu trouver du 9 pouces, peut-être que cela aurait pu convenir.

Réduire le diamètre de la membrane


Les suspensions de 9 pouces étant introuvables et avec presque 5 mm de colle restante sur le tour des membranes, nous avons décidé d'appliquer une solution drastique : Réduire la taille de ces dernières afin qu'elles s'intègrent aux nouvelles suspensions. Etant en papier, nous avons donc pu réduire assez simplement leur taille de près de 1 cm sur tout le tour.

Ceci fait, il fallait s'attaquer au soucis pour le centrage de la membrane et deux options s'offraient à nous : Appliquer aux enceintes une fréquence de 300 hz (une fois la suspension collée) ou bloquer la membrane par des cales. Nous avons choisi la seconde, plus sûre, même s'il nous fallait décoller le dôme central.

On s'attaque au centrage et à l'encollage des suspensions


Le dôme proprement décollé, nous avons fabriqué nos petites cales (4) avec une découpe d'emballage plastique rigide. Insérées de chaque coté du centre de la membrane, elle s'est trouvée équitablement positionnée. Ensuite, le haut-parleur étant fixe, nous avons collé la suspension sur le dessous de la membrane, sans coller la partie extérieure. Après 12 heures de pause, la colle étant sèche, nous avons découpé les accès aux vis, appliqué la colle sur le tour de la suspension et positionné cette dernière.

Pour être certains qu'elle restera collée de façon fixe et étanche sur le saladier, nous y avons appliqué un joint d'isolation adhésif en mousse. Ce dernier devrait sceller le tour, une fois le cache revissé. La mousse étant positionnée sur le cache également, nous avons revissé l'ensemble. Ceci fait, nous avons encore attendu 12 heures afin que la colle sèche et pour nous permettre d'enlever les cales sans décentrer les haut-parleurs. Une fois ce délais passé, nous avons recollé proprement les dômes.

Pour plus de commodité, nous avons coupé les anciens connecteurs et avons ajouté des fiches bananes "Nakamishi" en aluminium et plaquées or sur les connectiques. Même si la marque est présente et que les fiches sont d'excellente facture, elles ne semblent pas authentiques et il s'agit là plutôt d'un clin d'œil rétro. Au final, avant de tester les enceintes, nous avons attendu 2 jours en tout et pour tout.

La sonorité


Nos enceintes sont fin prêtes pour reprendre vie. Nous avons opté pour les brancher sur notre chaine ampli Micromega, plus respectueux du son d'origine. Et nous avons été assez étonnés par la sonorité de ces enceintes Philips, très orientée médiums, parfois légèrement feutrée, sans véritable brillance et détails. Les basses n'étaient pas du tout surchargées, presque même absentes. Il faut dire que ces enceintes sont fermées, elle n'ont aucun évent et le son ne peut pas s'échapper.

Pour la photo de présentation, nous avons utilisé une ancienne chaine HIFI Mitsubishi (Amplificateur DA-U35, platine K7 DT-15 et tuner DA-F55). Mais pour avoir une sonorité la plus précise possible et pour limiter les altérations, nous avons utilisé un amplificateur Micromega MyAMP.

N'ayant pas d'appareil permettant de mesurer la réponse en fréquence des enceintes, nous allons tout de même vous transmettre celle qui est apposée sur chaque enceinte.

Quelques photos supplémentaires


Et pour conclure...

Avant de démarrer cette restauration, nous pensions que ce serait bien plus simple. Même si nous avons acquis une première expérience et sommes, de fait, un peu moins frileux à l'opération, cela n'a rien d'évident. Toutes les étapes nécessitent de la rigueur et de la réflexion, jamais il ne faut se précipiter. Mais le plus difficile reste de trouver, pour des enceintes vintage, "la" suspension adaptée. Autrement, l'investissement sur la restauration risque de dépasser très largement la valeur réelle de l'enceinte. Quoi qu'il en soit, nous sommes ravis d'avoir pu donner un second souffle à ces enceintes F9217 !


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