Cowin E7 2016 : l'illusion d'un casque haut de gamme vieillissant

Cowin, c'est une entreprise chinoise de plus de 15 ans et basée à Shenzen. Toutes ces années lui ont permis d'avoir ses propres usines et une cellule de recherche et de développement propre. Focalisée majoritairement sur des produits audio sans-fil grand public, elle se définit comme novatrice et détenir plus de 120 brevets.

Leurs produits audio étant diffusés mondialement au travers des principaux acteurs de vente en ligne, nous allons nous intéresser à leur casque E7 et qui n'est pas sans évoquer un certain Sony MDR-1ABT...


Fiche produit : E7
Prix actuel : 55€


Qu'il semble très difficile pour certaines marques de faire preuve d'originalité. Et le casque audio sans fil Cowin E7 en est un bon exemple. Développé durant le premier trimestre 2015 et encore vendu actuellement, celui testé date de fin 2016, avec batterie amovible. Quoi qu'il en soit, l'E7 (version actuelle et antérieure) reste bien évidemment un casque d'entrée de gamme au design évocateur et toujours inchangé, malgré les années, dont l'engouement nous semble assez difficile à comprendre. Sa ressemblance avec d'autres casques plus connus y étant certainement pour quelque chose...


Plus léger que ce que laisserait penser son massif design, il manque tout de même de finition coté angles vifs et arrêtes. Si les photos du casque sont correctement travaillées pour nous pousser à l'achat, la réalité est bien moins flatteuse, avec pour commencer un assemblage sur certaines parties très approximatif


On ne peut pas dire que le brillant soit une réussite, un peu trop bon marché et clinquant, comme la surface miroir pailletée, trop sensible aux traces de doigts. Malgré tout, la sensation de prise en main est bonne et il semble solide : Nous n'avons eu affaire à aucun craquement suspect, durant toutes les manipulations infligées par nos usages, parfaitement standards.


Souhaitant faire dans l'économie, la boite du Cowin E7 est en carton générique. Il sert à plusieurs autres modèles, dont l'équivalent équipé de l'ANC. De fait, certaines inscription y faisant référence ne concernent pas le modèle reçu qui en est dépourvu. Ajoutez à cela de l'anglais et du mandarin, l'utilisateur moyen s'interrogera certainement sur les fonctionnalités réelles de l'E7.


A l'intérieur, excepté le casque vraiment bien protégé grâce à une mousse de haute densité, nous avons très peu de choses : Une pochette de transport en simili cuir épaisse, le câble jack 3.5 mm et USB, puis un peu de documentation. Nous saluerons l'effort de Cowin sur ses accessoires, tous poinçonnés du logo de la marque !


Spécifications et nostalgie...


Malgré ses nombreuses années et une technologie qui prends sérieusement de l'âge, le Cowin E7 est encore présent au catalogue du constructeur et ne semble plus proposer de batterie amovible comme cela était le cas à l'époque. Tenir tête à la concurrence, bien présente et plus performante de jour en jour s'avère donc être une tâche compliquée. Mais il semble malgré tout qu'il se vende encore très bien.


Pourtant, l'E7 n'a rien d'exceptionnel. C'est un casque clos sans fil très classique. S'il fallait en extraire de l'originalité, nous retiendrons l'appairage de proximité NFC (si votre smartphone le supporte), et enfin la présence d'une batterie amovible, pour la version 2016. Pour le tout le reste, il faut se contenter de fonctions mobiles et média basiques (volume et contrôle de pistes). D'ailleurs sur le modèle reçu, le boutons de volume étaient inversés.


D'ailleurs, on ne peut pas lui en demander beaucoup plus, surtout lorsque l'on apprend qu'il s'appuie sur la fameuse puce Bluetooth d'entrée de gamme CSR 8635, le privant ainsi au passage d'une compatibilité aptX. Malgré une version Bluetooth 4.x, l'autonomie est conséquente grâce à une batterie ayant déjà fait ses preuves, la BL-5B, accessible via une coque magnétique.


Niveau acoustique, l'E7 utilise des haut parleurs de 40 mm à 4 évents. Et Cowin a fait un bon choix en évitant la simple grille plastique perforée de petits trous au diamètre généralement insuffisant. Mais que ce soit le diaphragme ou la bobine, rien ne peut les distinguer d'autres modèles plus conventionnels.


Pris en sandwich entre deux filtres mousse amovibles (à l'avant et à l'arrière des haut-parleurs), cela influe sur la sonorité générale, comme nous le verrons un peu plus bas. Notons également que l'électronique et l'acoustique sont bien séparés dans deux espaces distincts afin de minimiser leur influence respective. C'est loin d'être parfait, mais bien mieux que d'autres modèles ou l'électronique et les haut parleurs se retrouvent ensemble dans un même espace.


Un confort et un encombrement correctement pensés


Comme pour beaucoup de casques du même type, les écouteurs sont pivotants avec des coussinets amovibles. Doux, englobants et très épais, le confort n'a pas de réel défaut et l'isolation passive des bruits ambiants est très correcte. Épais et bien proportionné, le bandeau apporte également sa contribution au confort. Dernier point, la profondeur du casque se règle avec une bonne précision et une grande facilité.


Pour l'E7, Cowin fait le choix d'écouteurs pivotants qui améliorent également le port du casque mais qui peuvent aussi se mettre totalement à plat en cas de transport. De fait, si l'encombrement n'est pas aussi réduit que pour un casque avec écouteurs repliés vers l'intérieur, cela évite en revanche de fragiliser les charnières et l'arceau. Difficile de tout avoir pour ce prix.


En usage quotidien, nomade ou sédentaire, l'E7 est un casque très simple et stable à utiliser, quelle que soit la durée et l'appareil sur lequel il est branché ou associé. Mais son gabarit, malgré le replis, reste assez important. Sur le modèle reçu par ailleurs, le câble jack générait de désagréables frottements et faisait preuve d'un mauvais contact au niveau de la prise.


Sonorité et prix d'entrée de gamme


Pour ce test, respectivement en Bluetooth et en filaire, nous avions utilisé un transmetteur USB Avantree Leaf et un lecteur FiiO X3II. Nous rappelons qu'il s'agit ici du test de la version 2016 de ce casque.


Durant les premières minutes d'écoute via Bluetooth (transmission SBC), on déchante assez rapidement. Si le son est tout à fait énergique et entraînant, la déception vient surtout du coté des basses, diffuses et curieusement en retenue, étriquées ou artificielles, avec par ailleurs quelques sifflantes. Si les voix, quant à elles, sont relativement agréables, elle sont en net retrait. En connexion filaire directe à l'aide d'un FiiO X3II, cela s'améliore très légèrement.


Après quelques heures de fonctionnement, le voile s'estompe un peu, mais il reste tout de même présent et audible. Retirer alors le filtre de confort des haut-parleurs nous fait gagner légèrement en clarté et détails. A tout ceci, il faut ajouter que l'E7 n'est pas un modèle de précision. Tentez-le par des morceaux variés aux sonorités complexes et rapides, il s'embourbe assez vite et il lui est très difficile de nous faire discerner correctement ce que l'on écoute. Dommage...


Les mesures


Ci-dessous figurent les mesure prises avec le Cowin E7. Rien à redire sur sa sonorité, elle est clairement physiologique avec un creux très important partant de 200 à 5000 Hz au plus bas.



Les différences existent bien entre l'usage sans fil, filaire et avec filtre de confort (à l'avant du haut-parleur) supprimé. Sur ce dernier point, pas d'inquiétude, cela ne change pas grand chose au confort et améliore légèrement le son.


Annexe :
  • Comme pour une majorité de produits 100% asiatiques, les spécifications techniques sont à prendre avec des pincettes. Suivant le média où elles sont inscrites, il est fréquent qu'elles diffèrent. Comprenez par là qu'il est très compliqué d'avoir une information fiable, même si l'on interroge directement le support technique.

  • Sur certaines photos, Cowin affirme que les haut-parleurs de l'E7 sont propriétaires. Sans donner plus de détails, nous avons deux possibilités : Soit ils sont fabriqués en interne, soit commandés suivant un cahier de charge précis chez un autre équipementier. Cette dernière option semble être la plus vraisemblable.

  • Le câble USB fourni n'autorise que la charge, quel que soit l'équipement.

  • La batterie étant fiable et connue, utilisée par ailleurs dans une multitude d'appareils concurrents, en avoir une secondaire de rechange peut être une bonne idée, tout en laissant l'une des deux se recharger durant la nuit, dans le casque.

  • Sachant les coussinets amovibles mais indisponibles à la vente, le bon sens voudrait que le support technique Cowin puisse en fournir. A contacter au besoin bien entendu.

  • Le micro de l'E7 est inefficace au point de devoir parler bien trop fort pour se faire comprendre.

  • Pour le mode d'emploi, il se trouve ici.

Une expérience qui s'accorde avec son prix


En dehors d'une expérience sympathique, le Cowin E7 n'a vraiment pas grand chose d'exceptionnel à nous offrir. Il faut dire qu'aujourd'hui, avec des spécifications qui ont très peu évolué, il peine face à une concurrence offrant de meilleures prestations, pour le même prix ou à peine supérieur, citons la réduction bruit, le Bluetooth 5 ou la transmission aptX. 


Malgré tout, l'E7 reste encore un casque abordable et très simple d'emploi, énergique, ce qui lui permet, avec son design aguicheur et son autonomie monstre, de rester encore dans la partie. Mais pour combien de temps?


Spécifications officielles :
  • Référence : E7
  • Type de casque : fermé
  • Transducteurs : 40 mm
  • Réponse en fréquence: 20 Hz - 20 kHz
  • Impédance : 32Ω
  • Bluetooth : V4.0, classe 2, 10 m de portée
  • Codecs audio :SBC
  • Autonomie : 20-30h, temps de charge 3-4h
  • Batterie : 790 mAh

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire