Prix public de l'époque : à partir de 50€
Massif et imposant, son design très vintage ne trompera personne, allant des polices de caractère aux matériaux. Les pavillons par exemple sont en plastique deux pièces beige et séparés par un cercle d'aluminium mat. Quant aux mousses et bandeau, ils sont en simili-cuir de qualité identique, marron et vieilli. On retrouve aussi un peu d'inox, pour une partie de la structure c'est à dire les charnières et le bandeau. Ce dernier n'est pas très précis à régler, car la vis n'arrive plus à garder correctement les réglages.
Électrostatique oblige, le HC-905 s'utilise exclusivement par le biais de son amplificateur dédié. Ne nécessitant curieusement aucune alimentation secteur, le doute sur sa technologie réelle est permis. Car si l'on se base sur les équivalents STAX, celui qui s'en rapproche le plus pourrait être un SR-34, le seul casque de la marque dit électret et sans alimentation. Les équivalents Numark et Teledyne disposent aussi du même type d'amplificateur que le HC-905. Sur l'ES-701 par exemple, on peut même y lire "Adaptator for Electret Electrostatic Headphones". Mais cet amplificateur, au contraire de celui du MARUNI, ne dispose d'aucune carte électronique...
Autrement, le câble en spirale très épais rappelle certains anciens téléphones à cadran des années 70/80. Sa fiche ressemble à celles des modèles STAX, mais cela ne peut garantir aucune compatibilité.
Pour l'utiliser, il faut donc impérativement se servir de son petit (mais costaud !) amplificateur dédié. Vu le nombre de connectiques dont il dispose, cela peut faire peur. Cependant, son utilisation reste assez simple ! Il s'intercale directement entre vos enceintes et votre amplificateur hi-fi, sur la sortie 'haut-parleurs' de ce dernier. De fait, on peut utiliser soit deux casques, soit les enceintes, par un simple switch.
L'amplificateur du MARUNI en position "speakers" fera donc transiter le signal audio directement vers les enceintes et sans aucune altération du signal. Pour mémoire, les borniers étaient à vis, avec deux fils reliés directement à l'amplificateur hi-fi, ce qui était plus clair qu'actuellement.
Oxydés, le propriétaire d'origine les avait fait remplacer par d'autres acceptant des fiches bananes, plus pratiques à l'usage car bien des appareils récents les acceptent également.
Un confort assez trompeur
Vu le gabarit très imposant du HC-905 (615 grammes au compteur), il est étonnant de constater que cela reste assez confortable, coussinets exclus. Le bandeau est sur-dimensionné, large et correctement rembourré, ce qui répartit idéalement le poids sur la tête.
Seul élément qui gâche ce confort, l'intérieur des coussinets où se posent les oreilles. En lieu et place de traditionnels tissus, nous avons un grillage tendu de fils durs et entrecroisées, désagréables au possible.
Très rapidement, ils frottent les oreilles et provoquent des micro douleurs. Les coussinets étant amovibles, il m'a semblé judicieux de les remplacer afin d'obtenir quelque chose de plus confortable, une opération qui sera décrite plus bas.
Les pavillons démontés, le transducteur se met à nu. On peut rapidement constater que son mécanisme semble différent de celui attendu pour un casque électrostatique ! Une membrane très fine est présente juste devant le transducteur, alors que pour un électrostatique, le diaphragme se situe entre deux plaques électrifiées.
Ne souhaitant pas démonter totalement l'ensemble du transducteur (vu l'âge ce serait assez risqué) on retrouve plutôt ce schéma ci-dessous pour notre MARUNI.
Autrement et de l'autre coté des transducteurs, nous retrouvons un filtre à poussière gris, comme souvent pour les casques ouverts.
Un son spacieux mais qui manque de peps
Associé à un amplificateur Teac AI-301DA et sans y apporter de modifications, le MARUNI HC-905 s'est de suite montré très clair dans son rendu. Privilégiant l'instrumental et les vocalises, ces dernières sont d'un naturel assez impressionnant, avec un placement virtuel suivant les morceaux au plus près de l'auditeur. Les instruments qui gravitent tout autour ne sont bien sûr pas oubliés, ils sont bien identifiés et identifiables, grâce à un ensemble qui se meut avec rapidité et beaucoup de détails. Mais assez rapidement avec certains passages de morceaux modernes, un manque de punch et de chaleur a commencé à se faire sentir...
Après quelques craquements aléatoires durant une écoute intensive, il a fallu se résigner à opérer de petites réparations, notamment une soudure (fragilisée par l'oxydation) sur un câble de liaison, limiter des cliquetis de câble durant les mouvements de tête, et remplacer certains points de colle afin que les transducteurs restent dans leur position initiale. Immédiatement, un gain léger (mais perceptible) en définition, chaleur et ouverture s'est fait sentir.
Souhaitant utiliser plus quotidiennement le HC-905, il a fallu apporter encore quelques modifications supplémentaires au niveau des coussinets et ajouter un peu plus de consistance à son rendu, notamment dans les basses fréquences, où il était encore assez loin du compte.
Sur de longues sessions d'écoute, le confort devenait douloureux. De l'autre coté, suivant le placement du casque, le rendu était très variable. L'option première a donc été de s'attaquer aux coussinets. Larges, d'un diamètre spécifique, ceux d'un ancien AKG K242 Cardan se sont révélés être la meilleure option ! En excellent état malgré leur âge, leur diamètre était celui qui se rapprochait le plus de celui des coussinets d'origine de l'HC-905.
Premier obstacle, fixer les coussinets AKG sur les pavillons du MARUNI ! L'idée à été de fabriquer un cercle plastique au bon diamètre puis d'enfiler les coussinets dessus afin de les coincer, comme ceux d'origine, dans les encoches prévues. Pour masquer les trous disgracieux des pavillons, un filtre noir prévu pour des transducteurs German Maestro (GMP8.400D) a finalisé l'ensemble. Le résultat esthétique et sonore était enfin à la hauteur du produit.
La courbe de réponse en fréquence
Voici la réponse en fréquence du MARUNI après le changement des coussinets. Premier constat, nous avons un grand plateau entre 50 et 1kHz. Plus précisément, les fréquences entre 250 et 800Hz sont bien au dessus de toutes les autres ce qui est, à mon sens, le médium tant ressenti à l'écoute.
On remarque aussi quelques hautes fréquences sur cette limite également. Mais dans l'ensemble, nous avons de la stabilité entre 50 et 1,1kHz puis un peu variations dans les plus hautes fréquences, même si l'on constate bien que la mesure est stoppée par la performance de la capsule de mesure : la courbe semble continuer au delà des 21,7kHz.
MARUNI HC-905, le grand mystère
D'une réalisation des plus sérieuse, le MARUNI HC-905 est un casque vraiment intrigant. Difficile à positionner en gamme à cause d'un tarif très bas estimé, il n'en est pas moins qualitatif. Également très timide malgré son gabarit, ce n'est qu'après réparation et certaines modifications que le HC-905 retrouve une certaine stabilité sonore et un confort digne de sa réalisation pour un usage actuel, sur des sonorités plus contemporaines. Mais il reste tout de même une grande question à laquelle aucune réponse n'a pu être apportée, à savoir si le MARUNI HC-905 était un produit original (ce qui expliquerais les inscriptions sur la carte PCB) ou un simple clone d'un modèle STAX, fabriqué par lui-même pour la marque, et décliné chez d'autres concurrents de l'époque. Les recherches continuent...
Annexe :
- A la base, les coussinets du MARUNI devaient être remplacés par ceux en velours d'un Philips SHP2000. Mais le son était tellement ignoble et indigne que cela n'a pas été retenu au final.
- Selon une annonce d'EBay Italie (aujourd'hui effacée), il semble que ce MARUNI HC905 nécessite un amplificateur Hifi capable de délivrer au moins 13 watts de puissance. Le TEAC AI-301DA est parfait dans ce rôle.
- Dans le catalogue américain Olson de 1974, à la page 51, on retrouve les spécifications du Teledyne PH-219, certainement similaires à celles du MARUNI HC-905.
Spécifications officielles :
- Référence : Maruni HC-905
- Pays de fabrication : Japon
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