[RETRO TEST] Grundig GDHS223 : Du Fostex T20 à la sauce allemande

Ceux de la génération 80/90 (et les autres plus anciens) doivent se souvenir avec nostalgie de la marque Grundig. Crée en 1945, elle n'est malheureusement plus celle que nous avions connus à l'époque. Dorénavant et depuis 2008, elle est intégrée au groupe turque Arçelik, détenteur par exemple de la marque BEKO. Ceci dit, le marché de l'occasion est une bonne source pour retrouver quelques produits intéressants de la marque au trèfle, en particulier leurs casques audio dits orthodynamiques...



Fiche produit : Mozilla glitch
Prix d'époque : 30€

Les produits clonés existent depuis des lustres, qu'ils soient récents ou vintage. Le Grundig GDHS 223, sorti courant 1978, en est d'ailleurs un très bel exemple. En effet, ce modèle est l'équivalent à peine modifié d'une ancienne génération de casque audio Fostex, le T20.


Fostex l'indique d'ailleurs pour ce dernier : "modèle compact et léger, conçu pour offrir une qualité et un son supérieurs à ceux du T30. Une reproduction sonore brillante et nette d'une musique joyeuse peut être appréciée. La sensation douce des écouteurs s'adaptant aux oreilles est l'une des caractéristiques du T20".


Adeptes des casques audio les plus alternatifs, nous avons d'abord été séduits par son design très original (et par certains aspect typique des années 70) puis par sa technologie acoustique orthodynamique (ou planaire). Une fois reçu, il présentait déjà quelques soucis visibles d'extérieur, à savoir un seul coté en fonctionnement et une fixation d'un des écouteurs cassée.


D'origine, ce casque est livré dans une boite cartonnée assez simple, aux couleurs et logo de la marque allemande. Nous avons eu beau chercher, elle ne laisse jamais transparaître ses véritables origines japonaises.


Impossible également d'échapper à une datation vintage, la connectique en DIN 45327 à 5 points ne trompera personne et trahit ce modèle. Heureusement, un adaptateur DIN vers 6.35 mm est fourni. De notre coté, sachant qu'il a été testé sur un FiiO M11 Pro, nous avions en plus besoin d'un adaptateur 3.5 mm. Autant dire qu'il nous a fallu être extrêmement précautionneux, au vu de la longueur de cet ensemble d'adaptateurs !


Niveau design, il surprends surtout par la forme exagérée des coussinets d'un diamètre très important. Contrairement à leur état actuel très plat, ils étaient bien plus épais à la base, les photos d'époque en témoignent. Peut-être avaient-ils un peu plus de fermeté également.



Malgré leur affaissement, ils restent confortables et reposent entièrement sur vos oreilles. Mais cette originalité s'avère handicapante car il est impossible aujourd'hui de retrouver des coussinets adaptés ou compatibles.


Nous avons bien essayé ceux d'un AKG 242 vintage ainsi que ceux d'un Superlux HD330, les seuls qui approchent le design d'origine. Mais ils n'apportent vraiment pas la même chose, en confort et encore moins en sonorité, celle-ci devenant totalement dénaturée car ces derniers sont trop épais.



L'orthodynamique... L'ancêtre du planar actuel


Dérivé du vintage Fostex T20, le GDHS 223 lui emprunte donc la même acoustique, à savoir l'orthodynamique (équivalent du planar actuel), rencontrée également via nos précédents tests (cf Yamaha HP50). Nous n'allons donc pas nous attarder sur cette technologie, plus efficace et précise que le classique électrodynamique. Nous avons retrouvé un schéma fourni par la marque, initialement en allemand, passé à la moulinette Google translate.

A l'époque, en guise de connectique, le GDHS 223 était équipé d'une prise DIN à 5 points (45 327). Cela permettait une écoute plus fidèle car chaque canal et sa masse étaient séparés. C'est un peu l'équivalent du symétrique pour notre époque. Voici un schéma de la connectique.


Pour la profondeur, malgré son âge, le système de bandeau flottant et similaire à ceux présent sur les casques audio AKG offre un port très confortable et bien réparti sur l'ensemble du crâne. Car le casque pèse tout de même près de 350 grammes ! Cela fonctionne encore bien malgré un système basé sur la friction. Par contre, le bandeau a beaucoup souffert du temps...


Un triple sauvetage


Dès le départ, le casque reçu avait donc un câble défectueux et des mousses acoustiques en décomposition. Pour rester au plus proche de l'original, son câble d'origine a été raccourci puis ressoudé, la mousse acoustique interne remplacée par une feutrine, ce que nous avions de plus proche à l'époque.


Mais après un long stockage et une remise en service pour ce test, très rapidement, le câble s'est à nouveau avéré défectueux (faux contacts dès le moindre mouvement de tête). Vu l'âge du casque et pour éviter de futures pannes potentielles, nous avons donc décidé de recâbler le GDHS 223, une première fois par un câble issu d'un Philips SHP2000.



Un peu plus tard et pour plus de commodité, il a été à son tour remplacé par deux connecteurs jack femelle de 2.5 mm plaqués or. Ceci nous permet d'y brancher un câble classique mais également symétrique. Par cette même occasion, nous avons également changé la mousse acoustique par une autre plus proche de l'originale et recrée une fixation interne cassée par la technique du plastique fondu via acétone. 



Une expérience sonore digne des années 70


Ce casque datant de plus de 40 ans, les coussinets n'ont plus le même effet qu'à l'origine. Nous n'avons donc pas le choix que de nous baser sur la sonorité actuelle, très proche au final de l'idée que l'on pourrait se faire d'un casque des années 70, douce et un peu plus physiologique.


Malgré des haut-parleurs orthodynamiques qui auraient dû bénéficier de bien plus de précision et de clarté, nous avons curieusement une sonorité qui manque de brillance et où certains détails ont beaucoup de mal à passer. De même, les basses manquent d'impact et de tenue, par rapport à un Yamaha HP50 par exemple.


Bon point pour les vocalises, elles sont proches et chaleureuses. Malgré le coté semi ouvert, la largeur de scène est assez limitée, pas aussi large qu'espéré. En compensation, nous avons tout de même un bel étagement des sonorités.



Ceci dit, plus on l'écoute et plus il nous semble que le son s'améliore. On se surprend par exemple à découvrir certains détails auparavant inaudibles, suivant les morceaux. Dans la globalité, le son reste malgré tout agréable et reposant, à l'image d'une écoute sur une ancienne chaîne Hifi. Mais il faut avouer qu'il lui manque quand même quelque chose de plus franc et marquant. Mais il est très clair que nous ne sommes pas du tout sur une définition et précision digne d'un casque Yamaha HP50. Alors une comparaison avec un casque Oppo PM3...


Un petit mot également sur la puissance et l'optimisation. Concernant la puissance, avec ses 50 ohms, il faudra que la source soit assez puissante. Pour l'optimisation sonore, nous aurions pu envisager un changement de coussinets par des compatibles neufs. Mais avec un diamètre si important et le fait qu'ils soient encollés ne facilite pas du tout la recherche. Nous avions bien essayé des coussinets prévus pour un AKG K240 et ceux d'un Superlux HD330. Mais ils sont beaucoup trop épais et dénaturent totalement le son, dans le mauvais sens (avec les coussinets K240, le son est bien trop feutré).


Les mesures


Ci-dessus, la prise de mesure d'origine du constructeur. Selon les données techniques Grundig, la réponse en fréquence du casque a été mesurée sur une oreille artificielle 4153 de Bruel et Kjaer (une plaque d'adaptation DB 0843 est placée sur l'oreille artificielle). Ci-dessous la nôtre (rose), lorsque le casque a été reçu et réparé une toute première fois (câble raccourci et mousses acoustiques remplacées). En vert, avec le câble SHP2000. Nous sommes assez loin de la linéarité de départ...


Ci-dessous 3 prises, coussinets d'origine (rouge), coussinets AKG K240 (mauve) et enfin Superlux HD330 (vert). On constate bien le creux énorme qu'apportent les deux nouveaux coussinets.



Annexe :
  • En produits similaires, citons le Concept CE-H ou le Denon SH-90

Surprenante découverte

Le casque audio Grundig GDHS 223 est un casque sédentaire clairement dédié à la Hifi. Dérivé du Fostex T20, typiquement vintage dans son aspect mais également par la sonorité qu'il délivre, celle-ci est douce et en accord avec son époque, les années 70. C'est un casque audio plutôt destiné aux collectionneurs mais également à celles et ceux qui veulent revivre quelques sensations bien spécifiques des produits Hifi d’antan !


Spécifications officielles :
  • Référence : GDHS 223
  • Type de casque : semi ouvert
  • Transducteurs : orthodynamiques
  • Réponse en fréquence: 20 Hz - 20 kHz
  • Sensibilité: 96 dB à 1 mW
  • Impédance : 50Ω
  • Puissance d’entrée max. :200 mW
  • Distorsion : 0,5% par 120
  • Câble : 280 cm , prise Din 45 327
  • Poids : 350 g

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