Philips TAUH202 : Un casque audio d'appoint totalement sans-fil !

Cherchant en priorité des produits alternatifs, nous n'avions pas eu beaucoup de produits Philips en test ici. Le seul casque pour lequel nous avions pu rédiger un article était le SHP2000. Filaire et sédentaire, dédié à l'écoute sur télévision, c'est un produit basique mais assez robuste.

Dans nos débuts, nous n'étions pas très regardants ni au fait des pratiques commerciales. Car contrairement à ce que laissait penser son descriptif sur sa boite, il n'était ni très musical ni très confortable. Sautons donc quelques années en avant et parlons plutôt d'un autre casque de la marque, toujours d'entrée de gamme mais sans-fil et bien plus polyvalent !

Fiche produit : Philips TAUH202
Prix de lancement/actuel : 39€

Le néerlandais Philips, l'un des fabricants historiques encore en activité (et situé au même rang que le japonais Sony avec lequel il a souvent collaboré), a toujours couvert l'ensemble des gammes de prix du marché, avec plus ou moins de succès. Citons les modèles estampillés Fidelio, encore présents et souvent très appréciés.

Malgré tout, cela n'a pas empêché la marque de connaitre, il y a quelques années, un semblant de passage à vide coté audio nomade. Peu de nouveaux modèles et rien de très novateur à se mettre sous la dent. Ceci dit, elle reste encore présente et se renouvelle petit à petit. Mais à l'instar de Sennheiser, on se demande encore pour combien de temps...

Sachez aussi que durant de nombreuses années, une bonne partie des casques audio de Philips étaient en réalité produits par d'autres : Woox Innovations (Hong-Kong), puis Gibson (le célèbre fabriquant américain de guitares), et enfin TPVision (appartenant au chinois TPV) avec MMD Hong-Kong Holding Limited. Si le chemin des produits audio (et d'autres d'ailleurs) a été sinueux, il se poursuit néanmoins.

Concernant le casque testé ici, à savoir le TAUH202 (que l'on nommera UH202 pour plus de commodités), il s'agit d'un produit d'entrée de gamme disponible en deux couleurs : noir et blanc. Forcément, il se situe hors des modèles Fidelio, bien plus travaillés, mais aussi plus chers. De fait, nous ne sommes clairement pas sur un produit audiophile, tant par la finition, les matériaux, le choix des technologies ou le prix. Ce dernier est l'un de ses atouts majeurs puisqu'il passe sous la barre des 40€ et reste très abordable, pour un produit de grande diffusion.

Au menu des fonctionnalités, nous avons affaire à un casque fermé, sans fil avec micro intégré. Sa date de sortie estimée étant fin 2019, nous avons été très surpris qu'il se base sur la technologie Bluetooth 4.2, alors que bon nombre d'appareils concurrents sont passés en version 5 et supérieur. Il en va de même pour le connecteur de charge, de type micro-USB, en lieu et place du type C, plus actuel et largement répandu.

A l'inverse, Philips fait un bond en avant ! La marque anticipe une potentielle disparition de l'entrée jack 3.5 analogique, en la supprimant de son casque. Si la prochaine évolution logique pourrait être un usage sans-fil total, cela pose tout de même quelques soucis : La durée d'utilisation (tributaire de la batterie) et la compatibilité limitée au seul Bluetooth.

Concernant la batterie, 15 heures d'autonomie sont acceptables. Quoi que pas folichon non plus : La majorité des casques actuels se situant plutôt aux alentours des 30 heures. Et avec presque 3 heures nécessaires à sa recharge, beaucoup devront s'organiser pour ne pas être à cours de batterie.

Parlons aussi du Bluetooth, un peu chiche, avec pour seul codec disponible l'antédiluvien SBC : satisfaire tout le monde sera assez compliqué. On pense notamment aux utilisateurs de la pomme qui, si le casque était compatible AAC également, auraient pu bénéficier d'un codec sans-fil audio supplémentaire plus performant. Heureusement, comme nous avons pu le voir dans notre capture du protocole Bluetooth ci-dessous, ce dernier offre le maximum en débit et donc en qualité.

Pour la partie acoustique, une fois encore, ce sera du basique : Des haut-parleurs à aimant néodyme de 32 mm de diamètre. Leur capacité de reproduction sonore théorique : l'ensemble du spectre audible humain, ni plus ni moins. Avec une sensibilité moyenne et une impédance qui l'est tout autant, nous n'attendons pas ici un monstre de puissance. Par contre, lorsque l'on enlève les coussinets, on peut tout de même constater un bel effort sur les filtres acoustiques.

Visuellement, ce casque n'émeut personne. Même si les formes qu'il adopte sont dans l'ère du temps et assez réduites, elle n'ont aucune originalité et se fondent dans la masse. La marque a bien tenté quelques finitions mates différentes, cela n'y change rien. Plus en détail, on note des pièces sans grande précision dans l'usinage et encore moins dans leur assemblage, ce qui ne fait pas honneur à cette marque plus que centenaire.

Pris en main, l'UH202 est encore décevant par sa légèreté. On appréciera les oreillettes pivotantes et un repli du casque très facile, mais cela manque tout de même de fermeté. Même les crans du bandeau, s'ils sont bien réguliers de chaque coté (il faut au moins leur reconnaitre cette qualité) provoquent des cliquetis plastiques trop prononcés. Même certains acteurs asiatiques ô combien plus récents et moins connus font mieux...

Un mot quand même sur la surface du casque, certes mate et agréable au toucher, mais beaucoup trop sensible aux rayures ! Durant nos premières heures utilisation, elles sont rapidement apparues sur chaque écouteur. Dommage qu'aucun sac de protection n'ait été fourni car cela aurait permis d'éviter en partie un vieillissement prématuré du casque, visuellement bien sûr.

Niveau confort, l'UH202 n'est pas à recommander aux grandes têtes. Son écart limité lui assure une excellente tenue et augmente son isolation phonique, mais peut devenir fatiguant à la longue. Par contre, la marque a eu la bonne idée d'ajouter un coussin sous le bandeau. Sa granularité et sa surface un peu plus dure devraient lui offrir une sérieuse résistance à l'usure. On ne pourra pas en dire autant des coussinets sur les écouteurs, totalement à l'opposé : Leur surface étant ridée et trop fine, elle rappelle certains casques audio de tout premier prix. Si leur épaisseur et leur isolation phonique est franchement bonne, nous sommes prêts à parier qu'ils ne tiendrons pas dans le temps, même en dehors d'un usage intensif.

Autre point, citons la présence de boutons physiques, pour les fonctions multimédia, musicales et d'appel, avec une petite LED témoin à deux coloris. Correctement placés, ces derniers sont néanmoins minuscules et sans charme une fois encore, très durs à identifier à l'aveugle : Activer la pause au milieu du volume génère à chaque coup une interrogation, d'autant plus qu'un laps de temps est présent entre l'appui et la pause effective...

En termes d'accessoires, Philips fournit un simple câble de charge micro USB. Extra fin (pour le câble, 2.8mm d'épaisseur) avec des connectiques énormes à l'inverse, on se demande encore ce qui a bien pu motiver ce choix curieux. Notons également une très grande dureté à le brancher dans le casque, lors de sa mise en charge : ce dernier pourrait poser des soucis de fiabilité, donc autant s'orienter vers un câble USB magnétique additionnel.

En dernier point, nous avons bien sûr toutes les notices traditionnelles multilingues, à savoir le mode d'emploi et les diverses instructions de sécurité.

Du basique certes, mais beaucoup de polyvalence


Mis en marche, les haut-parleurs embarqués et leur "technologie" ne font aucun miracle. On remarque immédiatement une sonorité qui fait son travail, mais au strict minimum. Nous avons un manque évident de détails, à chercher à la loupe et donc très difficiles à entendre. La précision de reproduction n'est pas non plus son point fort : dès les premiers cumuls de sonorités, cela devient assez compliqué de discerner chaque élément. A l'inverse, l'accent est plutôt mis sur les vocalises et les basses, ces dernières un peu trop à la traîne par moment, dommage.

Avec ce coté fermé, l'impression de largeur et de profondeur est très limitée, mais suffisante pour un usage "multimédia". Et en effet, utilisé avec un transmetteur TV (ex. Avantree Orbit) ou sur un PC en jeu, le décalage entre le son et l'image est presque imperceptible, même si le codec SBC est à l'oeuvre. Et les basses s'en donnent à coeur joie ! Ajoutons une portée très efficace (malgré quelques obstacles comme des portes fermées) et la présence de touches de volume (merci Philips de ne pas avoir cédé à leur suppression, comme sur certains écouteurs sans-fil), l'UH202 était ici réellement à son aise.

Sur smartphone en revanche, nous avons eu une petite déception. En effet, si nous n'avions aucun soucis de puissance avec notre lecteur audio FiiO M11 Pro, nous en manquions clairement durant nos appels (et sur certaines vidéos), sur notre téléphone Huawei Mate 20X, pourtant loin d'être mauvais à ce niveau.

Les mesures


Voici la réponse en fréquence du casque sur notre banc audio : Une courbe en "M" qui en dit long sur sa sonorité, mais qui ne révèle pas le manque de précision cruel de l'UH202.

Annexe :
  • Sous la boite, nous pouvons également lire que ce casque H202 est produit par MMD KH Holding limited, une marque rattachée à TPVision.
  • La batterie intégrée serait une 3.7 V, 240 mAh, 0.88 Wh et sous modèle: 502030
  • Le casque étant difficile à démonter sans le casser, voici un lien permettant d'en voir l'intérieur, ici. Malheureusement, le modèle de puce Bluetooth embarqué n'est pas discernable.
  • ...Et ici son tout premier mode d'emploi
  • En charge, le casque requiert 0.180 mAh et donc environ 1w de puissance.
  • Lorsque la batterie est faible, un message "battery low" se fait entendre, toutes les 2m30 et jusqu'à extinction.

Pas de surprise et adapté à sa gamme...


Le casque Philips UH202 est avant tout un équipement audio presque utilitaire. En effet, s'il ne brille pas vraiment par sa polyvalence musicale, ses atouts se trouvent ailleurs. Peu cher, léger, passe-partout et facilement transportable, entièrement sans-fil et doté d'une latence réduite, on l'utilisera idéalement en tant que casque d'appoint et à tout faire, là où la qualité sonore n'est pas indispensable.

Bien adapté aux vidéos, on peut même envisager un peu de gaming, tant que cela reste hors compétition et sur certains titres où la vitesse n'est pas le but premier. Et tant qu'à faire, dans un environnement animé pourquoi pas, où il faut aussi un minimum d'isolation phonique. Par contre, son fonctionnement limité au Bluetooth (et à l'autonomie de sa batterie) et son format réduit pourrait ne pas convenir à tout le monde. Sans parler de sa puissance, curieusement un peu limitée. Mais dans une société où la grande majorité des équipements communiquent via le sans-fil, Philips s'est déjà positionné sur l'avenir : Un peu trop tôt peut-être ?

Spécifications officielles :
  • Référence : TAUH202
  • Type de casque : clos
  • Transducteurs : 32 mm, membrane multicouche (5 couches)
  • Réponse en fréquence: 20 Hz - 20 kHz
  • Sensibilité: 102 dB à 1 kHz
  • Impédance : 32Ω
  • Puissance d’entrée max. :10mW
  • Bluetooth : V4.2, classe 2, 10 m de portée
  • Profils :HFP, A2DP, AVRCP
  • Codecs audio :SBC
  • Autonomie : 15h en musique/10h en conversation, temps de charge 3h, veille 160h
  • Batterie : 240 mAh
  • Poids : 145 g

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