August EP650 : L'ancêtre faible latence qui fait (encore) de la résistance !

Fondée en 2005 au Parc Innovation St John à Cambridge au Royaume-Uni, August International, de son petit nom, s'est spécialisée dans les appareils électroniques grand public. Et quoi de plus attrayant pour ce dernier qu'un appareil audio, qui plus est nomade et sans-fil ?

Doté d'une haute polyvalence supposée, avec un design attrayant (à l'époque, certes, mais plutôt classique actuellement), l'EP650 est toujours présent dans le catalogue d'August. On le retrouve d'ailleurs encore facilement dans les sites de e-commerce, même s'il est sorti fin 2013...

Fiche produit : EP650
Prix de lancement/actuel : Entre 40 et 55€

L'EP650, c'est le genre de produit qui peut sembler quasi éternel. Disponible au départ en 3 couleurs (noir, banc et bordeaux), son design d'inspiration principal (le bandeau en particulier) semble provenir des casques Monster Solo de 2010. S'il s'intégrait parfaitement dans son époque en 2013, aujourd'hui, avec notre œil de presque 8 ans d'écart, son design finalement assez sobre montre rapidement un déphasage temporel.

Mais grâce à de nouveaux coloris qui soulignent plus efficacement certains dessins de sa ligne, l'EP650 reprends du peps et peut encore attirer l'œil. En plus des anciennes couleurs, on le retrouve en bleu, or et gris. Mais le coloris ne permet pas tout...

En effet, si l'on entre plus en profondeur dans ses spécifications et fonctionnalités, on se rends compte qu'il était ambitieux et bien en avance sur son temps. Toujours en vente à l'heure de ce test, seule la réduction de bruit manque à l'appel pour de rester dans les grandes tendances du marché audio actuel. Ceci a été corrigé par la version EP750 sortie plus tardivement et visuellement identique. Mais pour l'époque, bénéficier d'autant de fonctions à ce prix était une véritable aubaine. En voici les principales :

• Compatibilité aptX, le codec audio Bluetooth le plus avancé de l'époque...
• ...Pour l'audio mais aussi pour la faible latence, grâce à l'aptX Low Latency, encore plus rare
• L'appairage NFC qui simplifie l'ajout d'un appareil Bluetooth, par proximité
• Une application mobile dédiée, sur Android mais également iOS...
• ...Avec égalisation par profils ou personnalisée...
• ... ET 3 types de connexions audio, à savoir Bluetooth, jack et enfin USB !
• ...Le tout pour une autonomie très correcte de 15 heures !




Certainement pour une question de coût, l'EP650 est livré dans une petite boite en carton. Nous apprécions ce coté minimaliste et plutôt écolo. En revanche, opter pour une présentation aussi austère et utilitaire, même pour l'époque, ce n'était pas très vendeur et encore moins aujourd'hui. A l'intérieur, on retrouve donc le casque, ses accessoires (un câble USB et un câble jack) et deux documentations. Bon point, l'ensemble est globalement bien francisé, même s'il subsiste quelques petites erreurs.



Un petit mot sur les accessoires, qui nous ont vraiment surpris dans le bon sens ! Pour une fois, leur finition est top, avec la marque incrustée dans les deux câbles, un design pratique pour l'USB et le câble jack plaqué or. Dommage cependant qu'aucune sacoche, même en tissus, ne soit fournie. Ceci dit et en vente à part, une sacoche rigide identifiée BAG650 compatible avec logo de la marque était potentiellement disponible pour ce casque.



Coté matières, l'EP650 est majoritairement composé de plastique. Son aspect est doux et mat, très agréable au toucher, mais pouvant laisser rapidement des traces et marques d'usure. En effet, avec l'usage, cette surface a tendance à se polir et les parties mates les plus utilisées deviendront plus brillantes et noires. On pense surtout à ses boutons physiques, très pratiques, et qui devraient prendre cher au fil des années...



Pliable vers l'intérieur et limitant son encombrement, on retrouve un mécanisme avec renfort en métal pour les charnières. Les écouteurs étant carrés et mobiles sur pivots sans fixation, on peut malheureusement entendre des bruits de choc plastique très bas de gamme. A l'inverse, les clics des boutons sont plutôt corrects.



Ses écouteurs ne sont pas assez larges pour être englobants mais ils reposent très bien sur les oreilles. La marque communique sur leur remplaçabilité, mais les changer n'a rien d'aisé, puisqu'il faut utiliser un tournevis et faire levier pour les déclipser, avec tous les risques de casse et détérioration que cela comporte...



Un énorme potentiel...


L'EP650 semblait bien né. Equipé d'un circuit Bluetooth assez complet, le CSR 64215 et de haut haut-parleurs de 50 mm pourtant assez imposants, il aurait pu faire la différence avec la concurrence, s'il s'était orienté vers un peu plus d'équilibre. Mais les premières minutes d'écoute se sont révélées plutôt décevantes.



En effet, quelle que soit la connexion que l'on utilise, l'EP650 reste un casque à la sonorité surpuissante et très feutrée. Ses basses trop profondes qui résonnent avec ses médiums accentués écrasent tous les détails et clartés que nous aurions peut-être pu discerner.



Cette sonorité ne conviendra pas à tous les styles musicaux. Mais à l'inverse, les vocalises sont plus chaleureuses. Les musiques électroniques les plus minimalistes et punchy peuvent aussi y trouver leur compte. Mais avec si peu de variations et de détails, le manque de précision et d'étagement sont eux aussi évidents, comme la profondeur et la largeur, qui semblent presque inexistantes. Précisons tout de même que seules les connexions par USB et Bluetooth limitent timidement quelques uns de ces effets négatifs sur la sonorité.



En filaire par câble jack, les basses et les médiums n'ont presque plus de limites. Nous avons même dû réduire le volume pour préserver nos oreilles, de presque 30 pourcent par rapport au Bluetooth. En parlant de ce dernier, ses paliers sont trop espacés et ne permettent pas un réglage suffisamment précis. De même, la tonalité de fin de volume nous saigne les tympans...



Pour couronner le tout, un bruit de fond persiste durant chaque transmission via sans-fil, audible sur des morceaux à faible volume ou passages silencieux. Pour un appareil conçu fin 2013 et pour sa défense, cela n'a rien de choquant. Mais opter pour l'aptX dans le cas de l'EP650, était-ce vraiment utile, sauf pour lui offrir une compatibilité faible latence...



De fait, nous avions espoir que l'application audio maison d'August puisse rectifier quelques points sonores (Fait curieux, le mode d'emploi n'en parle même pas !). Disponible sur le store Apple et Google, son apparente simplicité offre tout de même des fonctions sympathiques, comme un égaliseur à 5 bandes et 7 présélections, la gestion de l'effet 3D et de la LED du bouton central, et enfin un lecteur audio simple.



De suite, il faut dire que l'application et son égaliseur ne permettent pas de contenir ou rectifier suffisamment la sonorité débordante de l'EP650. Quels que soient les effets appliqués (Par présélections ou manuellement réglés), ils restent timides et plutôt gadget. Le lecteur audio, un peu lent à créer sa liste de lecture, se révèle simple et pratique. Mais on trouvera largement plus complet et bien plus rapide chez la concurrence, même gratuite. A noter que l'application n'est utilisable qu'en Bluetooth : Vous ne pouvez pas avoir le casque connecté en jack et en Bluetooth par exemple, pour le piloter.



Nous avons également testé la connexion du casque sur PC, via USB. Une fois branché, il est reconnu en tant que carte son USB sous Windows. De fait, il sera possible d'appliquer quelques rares optimisations sonores nativement et utiliser des pilotes spécifiques sous Foobar (asio, ds, etc.), voir tenter une qualité audio DVD, à savoir le 16 bits 48 kHz. Mais il est vraiment dommage que l'égaliseur Windows n'ai pas été implémenté pour cette carte.



En dernier lieu, nous souhaitions voir ce que pouvait proposer un EP650 à la sonorité rectifiée. Pour cela, pas de miracles, nous avons opté pour une connexion jack, notre carte son interne Realtek et l'égaliseur Windows. Une fois un maximum de fréquences rééquilibrées pour obtenir une courbe la plus plate possible, l'EP650 s'est transformé ! Très agréable à l'écoute et clair, le plaisir était immédiat. Capable de s'adapter à tout type de styles tout en gardant un minimum de punch, on se demande encore pourquoi August n'a pas opté pour une égalisation de ce type...



Sans avoir eu aucune coupure suspecte, nous ne nous attarderons pas sur la portée, conforme aux annonces et à nos attentes. Evoquons par contre un micro souvent inutilisable, l'interlocuteur ayant beaucoup de mal à nous comprendre par moment, alors que nous étions dans une pièce fermé et silencieuse. Après analyse, le son capté par le micro était trop éloigné et lui aussi feutré...



Concernant le confort, c'est un point assez fort de ce casque. Il ne serre pas et reste modéré, ses coussinets n'ont pas de chauffe trop importante et offre une isolation phonique passive de bonne qualité.





Les mesures


Ce premier graphique nous permet de voir immédiatement les différence de son entre les 3 types de connexions disponibles : Jack (vert), Bluetooth (bleu) et USB (rouge). On constate nettement une augmentation des basses via jack, avec une réduction des hautes fréquences. L'USB et le Bluetooth offrent quant à eux une sonorité quasi identique, vu que cela passe par le même circuit de traitement.



Le second graphique nous permet de voir la différence de son entre une connexion Bluetooth (bleu) inchangée et via câble jack (vert) rectifiée. Les extrémités de la courbe, même si elle n'est pas parfaitement plate, sont presque au même niveau, et cela se ressent immédiatement à l'écoute avec un rendu largement plus équilibré sur toutes les fréquences. C'est le rendu qu'aurait dû proposer l'EP650.



Annexe :

• En recharge, le casque tire 150 mAh au lieu des 130 mAh annoncés.
• Le mode d'emploi de l'EP650 ici, en français.



Encore dans la course, mais pour combien de temps... Et pour qui ?


Doté d'une réelle ambition de polyvalence, l'EP650 est un casque simple et très complet. Mais son gros point faible (qui est aussi sa fonction première) reste sa sonorité. Trop feutrée et puissante à la base, même l'égaliseur maison peine à la rectifier. Pour lui offrir cette clarté qui lui manque tant, il faudra passer par une application tierce plus performante qui propose un véritable égaliseur. En mobilité, si la reconnaissance des boutons à l'aveugle est correcte, son micro reste peu performant et à peine utilisable. Même si le tableau n'est pas très glorieux dans le domaine audio pur, l'EP650 a pour lui sa compatibilité faible latence et son autonomie correcte, avec un très bon confort et une isolation phonique qui l'est tout autant. Encore d'actualité techniquement, il pourra toujours servir en casque multimédia, pour le jeu ou une session home-cinéma, en toute discrétion et à moindres frais !




Spécifications officielles :

• Référence : EP650
• Type de casque : fermé
• Transducteurs : 50 mm
• Réponse en fréquence: 60 Hz - 20 kHz
• Sensibilité: 85 dB
• Distorsion : inf à 1 pourcent
• Puissance :30 mW
• Bluetooth : V4.2, classe 2, 10 m de portée
• Codecs audio :SBC, aptX, aptX LL
• Autonomie : 15h en utilisation et veille 30 jours, charge env. 2h
• Batterie : Li-Ion 220 mAh
• Poids : 235 g